Black Country, New Road explore l'inconnu

Dans une salle de concert presque vide mais vibrante d'électricité à Londres, les membres de Black Country, New Road sont réunis en cercle, ruminant l'échec cuisant de leur premier album suivant l’acclamé "For the First Time". Les guitares sont tendues, l’angoisse palpable. Sur scène, le dernier morceau, un brouillon d’idées, résonne. L’intro éthérée laisse place à une dissonance, chaque note s'écroulant sous le poids des attentes. Un mur de silence succède aux dernières vibrations, et alors que les applaudissements timides s'estompent, quelque chose se fige dans l'air : un sentiment de désespoir, mais aussi de potentiel.

À mesure que leur carrière prenait de l’ampleur, les membres du groupe avaient commencé à se heurter à des tensions internes. Les influences musicales divergentes créaient un choc entre ceux qui désiraient explorer des territoires plus expérimentaux et d'autres qui plaidaient pour un son plus accessible. Les discussions s'envenimaient, des rumeurs colportant l'idée d’un conflit irrémédiable. Comme si chaque note jouée était une goutte de sueur, révélant la lutte intérieure de jeunes artistes cherchant à s'imposer tout en hissant des rêves fragiles.

"Chaque fois que je pense à notre nouvelle direction, je ressens comme un tiraillement au fond de moi. D'un côté, l'angoisse de décevoir ceux qui nous ont déjà adoptés, greffés à nos débuts. De l'autre, cette furieuse envie de casser les barrières, de plonger dans des eaux inconnues, même si cela signifie perdre certains fans en cours de route. Je me demande souvent si l’art ne doit pas revendiquer un soupçon de folie, de chaos, même si ça nous fragilise. J’ai peur, mais peut-être que cette peur est le premier pas pour créer quelque chose de plus authentique, plus vrai."

Au sein de leur univers musical, le groupe se construit autour d’éléments visuels forts. Un premier symbole, la "veste en jean usée", portée par le chanteur lors de ses performances, représente à la fois l’indifférence du monde et l’engagement brut à l’art. Ensuite, le "eye-liner façon œil de chat", clin d'œil à une esthétique rock emblématique qui évoque à la fois la désinvolture et la rébellion. Enfin, le "studio vide", mettant en lumière ces heures d'isolement et de création où chaque membre se confronte à ses doutes, témoigne du cheminement difficile et solitaire que représente le processus artistique.